Le 29/06/2021 à 1308 Par Notre avis 6 10 Véritable performance technique, le dernier rejeton des réalisateurs Alexandre Bustillo et Julien Maury risque cependant de ne pas faire l'unanimité. L’histoire, quasiment en temps réel, adopte le rythme lent des péloches horrifiques italiennes des années 70 et 80, emportant progressivement son spectateur dans une horreur subaquatique suffocante. Malgré son concept inédit de maison hantée sous l’eau, The Deep House peine toutefois à surprendre et à faire vraiment peur, la faute à une réalisation parfois bancale, un jeu pas toujours juste, et à la trop grande utilisation d’artifices scénaristiques à la fois éculés et peu vraisemblables. En l’état, ce nouvel effort demeure pourtant un sympathique film d’épouvante à l’ancienne. Dommage que la terreur ne soit pas toujours au rendez-vous. Après la mauvaise expérience d’un “Leatherface” dont il avait perdu le contrôle, le tandem Bustillo / Maury revient sur le devant de la scène avec une idée originale un film de maison hantée se déroulant au fond d’un pour offrir à ses spectateurs un spectacle aussi inédit que ce concept, le duo a réussi l’exploit de donner vie à ce nouveau cauchemar en le tournant réellement sous l’eau. Un tour de force malheureusement terni par de multiples défauts qui laissent un arrière goût de déjà vu. Un comble pour un long-métrage au concept aussi une exposition qui nous présente de façon quelque peu caricaturale un couple de youtubers avides de succès, de vues et de pouces bleus, les réalisateurs ne tardent pas à en venir au avoir rencontré un type beaucoup trop louche pour être honnête, nos deux héros peu suspicieux décident de le suivre jusqu’à un lac au fond duquel se trouverait une maison immergée. Rapidement, le couple de plongeurs se retrouve pris au piège de cette sinistre bâtisse dans laquelle des puissances obscures ont élu domicile. Maladroit mais généreux, The Deep House joue sur la claustrophobie, tente d’établir une tension constante et de surprend en invoquant un bestiaire qui rappellera à certains les univers de Clive Barker et Lucio Fulci, et en distillant une ambiance ténébreuse et infernale évoquant à la fois Poe et Lovecraft. Visuellement soigné, le film souffre malheureusement d’un rythme un poil trop lent, d’une écriture aux ficelles vues et revues, et nombreux seront certainement les fans de films d’horreur qui auront envie de crier aux personnages principaux “Non, ne fais pas ça, ça va mal tourner !”.Malgré tout, il convient de saluer l’effort et l’originalité de cette expérience horrifique estivale qui collera quelques sueurs froides aux cinéphiles curieux de découvrir un film d'épouvante comme on n’en fait plus.